The Nick of Time

Titre du forum: The Nick of Time
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Ses yeux se portaient sur les eaux irisées du Niagara, observant non sans nostalgie les feuilles cinabre emportées par le courant de l'eau, les saumons remontant le cours de l'eau en utilisant toute leur énergie restante... La nature était omniprésente, que ce soit dans l'eau, dans la terre ou dans l'air. Pourtant, un sentiment de peur emplissait son âme. Il savait qu'aujourd'hui allait être livré une bataille féroce contre ces « hommes blancs » qui ont souillé les terres de son clan. Il savait que son rôle était de défendre les terres de son clan, même si pour cela il devait offrir sa vie. De toute façon, il n'accordait peu d'importance à sa vie; tout ce qui comptait était la survie de son clan...

[...]

Une nouvelle journée venait de commencer. Encore une fois, il allait répéter ce même scénario qu'il accomplissait depuis une dizaine d'années quotidiennement, chaque jour espérant qu'il puisse enfin jouer la représentation finale. Pourtant, il désespérait... Ce jour n'arrivait jamais. Chaque matin, il répétait les mêmes gestes, se levait de son lit en maugréant et en maudissant son travail. Alors que comme chaque matin il plongeait son regard au fond de sa tasse de café, il prit une résolution. Celle de prendre en main sa vie et de la guider vers ce qu'il voudrait qu'elle soit.

[...]

C'est lentement qu'il ouvrait ses yeux, et non sans difficulté car venant de s'échapper d'un somme, pour découvrir le décor paradisiaque de l'île d'Okinawa. Face à lui, l'océan dans toute sa splendeur bordée par une plage d'or. A ses côtés, une femme qui correspondait en tous les traits au canon de la mode : silhouette svelte, lèvres repulpées, nez aquilin, yeux bleus et cheveux blonds. Même si elle était sa compagne, elle ne semblait guère intéressée par lui. Pourtant, lui l'aimait, ou du moins l'appréciait dans son lit au soir - comme il appréciait aussi la compagnie de bien d'autres femmes. Il considérait que sa vie était parfaite, car ayant tiré profit du système Powell il avait amassé une véritable fortune.

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Ils se tenaient unis, côte à côte et jetant un regard dédaigneux en direction d'un camp des hommes blancs qui se trouvait au loin. Ils avaient choisi d'attaquer durant la nuit, pour ainsi surprendre les pilleurs et les prendre par surprise. Ils avaient analysé l'endroit et prévu un plan d'attaque qui était en théorie infaillible. Pourtant, tous avaient peur, car le crachat des longues branches d'acier des hommes blancs étaient mortels pour eux. Ils avaient peur, car ces hommes blancs utilisaient les armes du démon. Pour eux, amérindiens, les blancs avaient noués un pacte avec le diable pour obtenir de telles armes et pour prendre possession de leurs terres. Mais ils étaient bien trop fiers pour se laisser faire. Ils comptaient mener cette bataille jusqu'au bout et il allait tout donner pour qu'ils y arrivent.

[...]

Ils semblaient ne se soucier que de leur propre bien, oubliant toute la vie qui existait autour... Paris était donc cette ville paradoxale, dénuée de vie alors que tant de gens y habitaient. Chacun ne s'occupait que de ses problèmes, n'accordant aucune importance aux autres êtres humains qui étaient à proximité. Si quelqu'un se faisait battre à mort, aucun d'eux ne daignerait bouger ne serait-ce qu'un petit doigt pour lui venir en aide, craignant pour leur vie. Ici, c'était chacun pour soi et l'iPhone pour tous. Ils se ressemblaient tous, possédant les mêmes habits, les mêmes technologies... Tous n'étaient que des clones, des copies conformes. Il n'y avait aucun qui sortait du lot et il voulait changer tout ça. Aujourd'hui, il comptait démissionner.

[...]

Ils étaient tous assis à des tables séparées, papotant chacun avec leurs camarades autour du dîner. On disait que le restaurant était un des meilleurs lieux de socialisation... Pourtant, malgré les apparences chacun était dans son coin, avec ses connaissances... Et c'était tout. En dehors des tables, il n'y avait aucun échange à l'exception parfois d'un « garçon! ». Ils se tenaient chacun à l'opposé de l'autre, se regardant droit dans les yeux. Ils ne s'aimaient pas, mais pourtant partageaient tant de points en commun. Tous les deux n'étaient que des parasites et ne faisaient que profiter de l'autre. Il commençait à être agacé par son ton autoritaire, sa façon de toujours vouloir contrôler les choses comme si tout lui appartenait. Ce soir, à cette même table, il comptait rompre avec elle.

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1641, une horde d'amérindiens en furie se jetèrent sur un campement de colons anglais qui avaient pris pied non loin du Lac Victoria. Il faisait partie de cette « horde ». Avec toute la bravoure, le courage et la rage qui l'animaient, il se jetait sur ses ennemis un à un et fracassait leurs crânes à l'aide de son Tomahawk. Il était possédé par son esprit animal; il n'était plus humain mais ours. Un ours qui cherchait à reconquérir son territoire qui avait été souillé par l'homme blanc. Son corps agissait de son propre chef. Il ne le contrôlait plus, il ne se contrôlait plus. Il avait soif de sang, il avait un besoin irrépressible de tuer ses hommes, d'affirmer sa supériorité mais aussi celle de son clan tout entier. Il devait tous les tuer! Et alors qu'il bondissait sur l'un des hommes blancs, la chose la plus improbable se produisit : tous les hommes blancs, ainsi que tout son clan avaient disparus. Comme ça. En l'espace d'un clignement d'oeil.

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2009, une foule de gens pressés sortaient de leurs appartements et envahissaient les rues d'un Paris qui s'éveillait. Il faisait partie de cette foule de gens. Après avoir pénétré l'immense immeuble qui lui servait de lieu de travail, il rassembla le peu de courage qu'il possédait pour rentrer dans le bureau du directeur. D'une voix hésitante, il lui demanda s'il pouvait lui parler de quelque chose d'important. Dépassé par les évènements, il tenta tout d'abord de demander une augmentation - tentative qui se solda par un rictus du patron. Dans un second temps, il présenta officiellement sa démission en tant que chargé des archives et se fit insulter de tous les noms. Il se leva silencieusement, tourna son dos pendant que les insultes volaient, puis d'un pas lent se dirigea vers la porte qu'il claqua énergiquement en la refermant. Bizarrement, tout l'office semblait avoir disparu.

[...]

3033, un gigantesque amas d'homme prenait place et allait s'allonger au soleil sur l'une des plus belles plages d'Okinawa. Lui aussi était un des points constituant cet amas. Elle le suivait, comme un chien suit son maître. Elle était lasse de lui et lui en avait marre d'elle. Ils s'installèrent tant bien que mal sur l'un des derniers mètres carrés de libre, devant presque lutter pour ne pas avoir de pieds dans leurs visages. Après une bonne heure à se dorer la pilule, ne s'adressant pas la parole, il finit par prendre l'initiative et lui dire qu'il ne voulait plus être avec elle. Elle avait l'air triste, triste de savoir qu'elle ne pourrait certainement plus profiter de son argent. Elle le regarda dans les yeux, animée d'une colère noire. Elle ne bougeait pas d'un poil. Lui souriait tout simplement, comme si cette situation l'amusait. Il avait vécu cette situation bien des fois avant. Elle pleurait. Lorsqu'il essaya de la réconforter, elle lui mit une gifle et détourna son regard. Lorsqu'elle rouvrit les yeux tous les bruits avaient cessé, les gens avait disparu, laissant derrière eux leurs serviettes.

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Trois histoires, appartenant chacune respectivement au passé, au présent, au futur. Dans ce lieu, cela importerait peu. Dans ces morceaux de terre qu’on appelait les Territoires, cela importerait peu. Ces notions ne veulent plus rien dire dans ce monde où les questions sont légions, tandis que les réponses se font rares. Les réponses...tandis que certains s’en moquent totalement, d’autres tueront ou mourront pour les avoir. Qui sont les Survivants ? Pourquoi certains et pas d’autres ? Quel est cet endroit ? Quel est cet endroit...un lieu où des bouts de notre Terre venant de tous les moments de l’Histoire s’entassent et se côtoient, un lieu où les cultures et les idéaux se rencontrent, se comprennent, ou au contraire, s’entrechoquent. A chacun d’y trouver son but, sa quête, ce monde est à vous.

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